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13ème colloque de la FNAME « Culture d’origine et Apprentissages »

8-9-10 octobre 2015 Le Mans

dimanche 1er novembre 2015


13ème colloque de la FNAME (Fédération Nationale des Associations de Maîtres E)
« Culture d’origine et Apprentissages »
8-9-10 octobre 2015 Le Mans

Le 13ème Colloque de la FNAME eu lieu au Mans les 8, 9, 10 Octobre 2015.
La thématique en était la suivante : Culture d’origine et Apprentissages.
L’AFPEN a répondu à l’invitation de la FNAME par la présence de Christine DESAUBRY administratrice et membre du Collectif RASED.
Le colloque a été suivi par environ 600 participants.

La présidente de la FNAME Thérèse Auzou-Caillemet en a fait l’ouverture. Plusieurs conférences ont suivi en commençant par celle de Jean-Paul Delahaye et Louis Maurin sur la grande pauvreté, les inégalités et la réussite scolaire en incitant à faire le choix de la solidarité pour la réussite de tous. En France, 1,2 millions d’enfants, soit un enfant sur dix, sont des enfants de familles pauvres. Ce sont les territoires les plus déshérités qui accueillent les plus pauvres .Comment entrer sereinement dans les apprentissages quand on rencontre des difficultés pour se loger, pour se nourrir, pour acheter les fournitures scolaires nécessaires, pour s’habiller, pour participer à un voyage scolaire, pour se cultiver ? Les populations ont besoin de la notion de partage des valeurs (utilisation de la charte de laïcité) mais ceux qui sont privilégiés souhaitent-ils vraiment l’égalité ?
Christine Passerieux nous a ensuite exposé l’importance de la parole pour apprendre. En effet, apprendre à parler permet ensuite de parler pour apprendre, apprendre étant synonyme de faire, dire le faire et penser le faire.
Le jeudi s’est terminé par l’intervention de Mehmet-Ali Akinci sur le cas des jeunes enfants bilingues issus de familles immigrées turques. Ce psycholinguiste insiste sur la nécessité d’accepter la langue de l’enfant à l’école car « quand l’école rejette la langue de l’enfant, elle rejette l’enfant ». Or l’enfant doit se sentir en sécurité à l’école et cela doit passer par la construction de ponts entre la langue de la famille et celle de l’école (glossaire bilingue).

Une présentation du collectif Rased et l’intervention de nombreux partenaires a eu lieu dans le hall ensuite. En tant que représentante de l’AFPEN, j’ai ainsi annoncé la création d’un corps unique de psychologues de l’éducation nationale de la maternelle au lycée rassemblant les psychologues 1er degré et les conseillers-d’orientation psychologues du second degré dès le premier semestre 2016 par la ministre de l’Education nationale Mme Vallaud Belkacem venue conclure le congrès de l’AFPEN à Angers deux semaines plus tôt et cela au moment au l’AFPEN fêtait les 70 ans de la psychologie scolaire puisque ce métier fut créé en 1945.

Le vendredi a été rythmé par l’intervention de Patrick Rayou sur la question des familles démissionnaires. Pour certains parents, l’école a été humiliante lorsqu’ils étaient enfants et y revenir entrainent pour eux une déqualification symbolique. Les attendus de l’Ecole ne sont pas forcément ceux de tous et laisseraient croire que certaines familles sont démissionnaires. L’Ecole doit être sa propre ressource car il y a confusion des dispositifs qui laissent penser qu’on n’apprend plus à l’école mais en dehors de l’école par le soutien scolaire.

Françoise Leclaire et Christiane Perregaux ont ensuite apporté des outils et une base pour le travail d’aides avec les enfants bilingues par un répertoire langagier et surtout par un projet de « Sacs à histoire » qui permet la collaboration entre parents et enseignants par la circulation de livres bilingues.

L’intervention de Jean-Luc Poueyto , anthropologue nous a reconstitué l’histoire des Gens du voyage ou bohémiens, tsiganes, gadjés, égyptiens ,romanichels, gitans, nomades, roms, yémiches, manouches, voyageurs, rabouins, carraques, payos qui sont toutes les appellations possibles de cette population. Jean-Luc Poueyto utilisera pour sa part le terme de « Manouche » (plutôt que Gens du voyage car le mot gens n’a pas de singulier en français) pour nous parler de leur pratiques d’écritures : Entre apprentissages informels, apprentissages scolaires et pédagogie du projet. Les discriminations faites aux manouches sont nombreuses et remontent à des temps anciens. La révolution française est le début pour eux d’un contrôle important car la société n’aime pas ceux qui errent sur la route. Ce contrôle existe toujours puisque la loi du 3 janvier 1969 les oblige dès l’âge de 16 ans à présenter un carnet de circulation tous les 3 mois dans un commissariat. Bien qu’étant une culture orale, l’écrit commence à émerger par l’écriture de leur prénom dans des jeux de mariage entre filles et garçons sur les murs de leur campement ou par l’écriture de recettes à transmettre. Les manouches privilégient l’apprentissage pratique par essais/erreurs et l’observation plutôt que les connaissances académiques. L’école est pour eux un lieu de socialisation plutôt qu’un lieu de savoirs.

La dernière conférence avec Adeline SAROT nous a ensuite apporté le regard de la psychologie transculturelle sur les difficultés scolaires avec comme principe de base que le plurilinguisme est un atout pour l’enfant et non un handicap. Cependant, l’enfant dont le français n’est pas la langue première, aura trois périodes de vulnérabilité : la première période est celle de la séparation d’avec sa famille à l’entrée de la petite section, puis celle de l’entrée au CP et enfin celle de l’entrée dans l’adolescence. L’acceptation d’une autre culture et que d’autres savoirs existent en dehors de l’école est nécessaire pour qu’il y ait un passage entre le monde familial et l’école.

Cette dernière conférence était ainsi une annonce du thème du prochain forum des RASED qui aura lieu le samedi 5 décembre à Paris. En effet, le 6ème forum des RASED organisé conjointement avec la FNAME et la FNAREN a pour titre cette année « RASED, entre passages et ruptures : Faciliter les passages tout au long de la scolarité, un des rôles du RASED dans l’Éducation nationale”.
Ce colloque nous a donc permis de nous pencher sur les élèves d’une autre culture et les moyens de les aider. Il s’est déroulé dans une bonne ambiance de travail et de relations cordiales avec nos partenaires de travail des Réseau d’Aides aux Enfants en Difficultés.