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Exemple d’intervention d’une psyEN auprès d’enfants de personnels soignants

vendredi 20 mars 2020


L’AFPEN a interviewé Annie Vigneron qui va mettre en place un atelier philosophique pour les enfants de personnels soignants

L’AFPEN : Vous allez proposer un atelier philosophique auprès des enfants se rendant dans les écoles pendant cette période. Comment vous est venue cette idée ?

Annie Vigneron : J’ai déjà eu l’occasion d’intervenir dans des classes sous forme d’ateliers philosophiques suite à des situations de crise. Cela permettait aux enfants de mettre en mots ressentis et émotions, de les partager et de coopérer.
Dans la situation anxiogène que nous vivons, l’atelier philosophique permet de proposer aux enfants qui se rendent à l’école un espace de parole. Ils pourront poser toutes les questions qui les traversent, exprimer leurs inquiétudes, échanger de manière constructive.

L’AFPEN : Comment pensez-vous la mettre en place ?

Annie Vigneron : Je proposerai d’abord aux enfants un moment de retour sur soi en les amenant à porter leur attention sur leur respiration en laissant passer les pensées.
Puis j’inviterai chacun à exprimer ce qu’il vit, ressent dans le moment présent. Je leur demanderai d’évoquer les émotions qui les traversent en parlant à tour de rôle, en écoutant celui qui a la parole sans intervenir et sans porter de jugement.
Mes interventions auront pour objectif d’accompagner l’élaboration de leur pensée sans interpréter. Éventuellement, je leur donnerai des informations s’ils en demandent.
Pour terminer, je proposerai à chacun de mimer une émotion qui le traverse.

L’AFPEN  : En tant que psychologue, quels sont vos objectifs ?

Annie Vigneron : L’une de nos missions est d’apporter un soutien aux élèves, aux familles et aux équipes en situation de crise. Nous vivons une situation de crise majeure perturbante pour chacun et tout particulièrement pour ces enfants dont les parents travaillent dans des services de soins. L’accompagnement que nous pouvons proposer alors peut leur permettre de se sentir écoutés et de mieux vivre la situation. En partageant leurs ressentis et leurs réflexions avec d’autres, ils peuvent aussi expérimenter qu’ils ne sont pas seuls face aux inquiétudes qui les traversent. A plusieurs, on dépasse mieux les difficultés.

Bibliographie :

LENOIR Frédéric : ( 2016) : philosopher et méditer avec les enfants, Paris, Albin Michel

SNEL Eline (2012) : Calme et attentif comme une grenouille, Paris, les Arènes

GREENLAND Susan Kaiser (2014) : Un cœur tranquille et sage, Paris, les Arènes









forum

  • GROUPE DE PAROLE ENFANTS DE SOIGNANTS  
    | par akila m |  20 avril 2020

     

    Merci pour votre apport, Annie.

    Pouvez-vous nous dire si les enfants étaient volontaires ou s’ils étaient invités d’emblée à participer au groupe.

    J’ étais tentée de me déplacer pour proposer un groupe avant le déconfinement. Mais je trouve qu’il y a peu d’enfants de soignants et beaucoup d’adultes volontaires pour les encadrer. A la limite, ils seraient trop stimulés, encadrés par des adultes (dont membres du rased) qui veulent bien faire et se rendre utiles. (un adulte par enfant très souvent).

    Votre idée pourra être proposée à tous, au moment du retour à l’école.
    Je voudrais avoir votre avis : que répondez-vous quand des enseignants spécialisés, des infirmières, des assistantes sociales créent des projets de ce type (groupe de paroles) ?
    Ils disent qu’ils sont formés eux aussi à cette écoute. Ma question, le sommes nous tous vraiment également en tant que psychologue ? il est plus ou moins facile d’appliquer un protocole, un cadre et toute personne de bonne volonté peut le suivre. Après, l’écoute, l’analyse des relations dans le groupe, la continuité, le contre -transfert c’est plus compliqué sans supervision solide. Cela me préoccupe toutes ces personnes qui veulent écouter, libérer la parole...... quel est notre rôle ?
    Cordialement Akila

    • Réponse groupe de parole enfants  
      | par Annie Vigneron |  21 avril 2020

      Bonjour Akila,

      Tout d’abord merci pour votre message.
      Je n’ai pas pu mettre en œuvre ce projet dans la mesure où je n’ai pas eu la possibilité de me rendre dans une école comme prévu, je n’avais pas reçu l’attestation de la DSDEN pour venir comme bénévole.
      J’ai donc changé d’optique et je prévois d’intervenir lors de la période de déconfinement.
      Effectivement, de nombreux professionnels interviennent dans des ateliers philosophiques et cela me paraît possible si le cadre est bien posé et les limites clarifiées. Mais à mon avis, un groupe de paroles doit être conduit par un psychologue formé à cette approche afin de pouvoir vraiment accueillir la parole des enfants. Il faut éventuellement pouvoir accueillir leurs angoisses, leur détresse et faire en sorte qu’elle ne se diffuse pas aux autres enfants, donc il faut pouvoir soi-même être prêt et pouvoir renvoyer une parole et une attitude justes. Cela nécessite une analyse des situations sur le moment et une préparation. A priori, je m’interroge sur les interventions qui pourraient survenir et sur l’attitude que je devrais avoir alors. Et si je sens qu’un enfant ne va pas bien dans une séance, je lui propose de venir en parler plus tard individuellement.
      Quand j’aurai expérimenté cet atelier, je vous en ferai part. en tout cas, en ce qui me concerne, la supervision est nécessaire.
      Bonne continuation,
      Amicalement,
      Annie