Le mot du Président
Echanges n° 58 : Mars 2002
Paradoxe ...
Après les consultations conduites en mars 2001 par le Ministère de l’Education Nationale, les textes relatifs au fonctionnement de l’AIS nous reviennent pour avis. Le MEN y affirme sa volonté de développer une politique cohérente dans le domaine de l’intégration scolaire*, "oubliant", de faire référence dans ce texte à ses personnels, psychologues scolaires entre autres, qui sont un élément essentiel de ces processus et démarches d’intégration. Mais n’est-ce pas ce même ministère qui se propose de créer une nouvelle sorte de handicap, celui lié aux "troubles spécifiques du langage", confondant au passage, ce qui est de l’ordre du développement et de l’ordre de l’apprentissage ? Rappelons qu’à ce jour, aucune vérité scientifique ne permet de faire l’unanimité des chercheurs sur la réalité de ce "handicap". Il n’empêche que l’on envisage d’ouvrir des classes spécialisées (CLIS et UPI) pour y accueillir des enfants qui pourraient en souffrir. On pourra même confier au secteur privé médical et para - médical la gestion de cette affaire-là. Bref, quand on aura éliminé de l’école (et des statistiques) les enfants présentant un risque de difficultés scolaires, on aura enfin et définitivement supprimé l’échec scolaire ; Pierre Dac n’aurait pas mieux dit.
Alain BRABAN
* Encore qu’en la matière, le vrai progrès sera quand on n’utilisera plus le terme d’intégration mais quand on parlera tout simplement de scolarisation, comme pour tous les enfants.