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Débat sur les apports théoriques du Congrès de Clermont Ferrand au sein du groupe AFPEN-IDF.
Il apparait au groupe AFPEN- IDF , que la tonalité d’ensemble du XXIème congrès a pris une orientation clinique et éducative particulière.
Si le congrès précédent soulevait des questions contestataires en liaison avec la nécessité de résister et d’aider le sujet à résister, face à un système éducatif hyper-normalisant,voire aliénant, celui de Clermont-Ferrand semblait viser davantage la régulation constructive des relations entre les acteurs, au sein du système et avec ce même système.
En développant soit une force de résilience, face à un milieu maltraitant, soit des attitudes mutuelles de bien-traitance, on favorise ainsi l’émergence de conduites humanisantes.
Les deux approches sont contrastées, mais néanmoins synergiques : elles soulignent ainsi toutes deux l’importance de l’environnement et de ses effets sur le sujet et le cadre, dans lequel il évolue. Dorénavant, celui-ci n’est plus jamais conçu comme isolé dans sa sphère intra-personnelle ( intra-psychique ), mais, notamment, en constante interaction avec les éléments interpersonnels et externes ( inter-psychiques et intra-groupaux ).De fait, cela rend compte d’une approche particulière de la Psychologie Scolaire qui s’emparerait à la fois des théories du sujet, du milieu, des interactions entre les deux, pour les combiner de façon éclectique - évolution peut-être rendue nécessaire par la force des choses sur le terrain ?
Cela nous renvoie à la nécessité de tenir compte, dans notre pratique, à la fois, du cadre éducatif et des sujets eux-mêmes - lien indissociable entre deux conceptions qui sous-tendent les fondements de la Psychologie à l’Ecole, et que nous ne pouvons opposer.
Clinique du sujet, clinique du cadre. Voilà ce qui semble constituer les deux fers de lance de notre discipline à l’heure actuelle. Tout le reste n’est qu’une histoire de variations théoriques qui viennent enrichir le panorama de la compréhension dans l’art de notre métier.
J.T-M pour le groupe IDF.
Impressions de congrès.
Autant le congrès d’Arcachon avait été pour moi le ferment de la résistance et un atout considérable pour lutter et faire face à la rentrée scolaire 2008, dégradée pour les RASED, autant le congrès de Clermont-Ferrand a été apaisant et source de bien-être. Après une année scolaire faite de pétitions, manifestations, réunions et occupations d’écoles et malgré la fermeture de 1500 postes RASED, la circulaire du 27 Août 2009 réaffirmait le rôle des enseignants spécialisés et des psychologues de l’Education Nationale. C’est donc de façon plus tranquille que j’allais au 21ème congrès national de l’AFPEN. Excepté le discours insignifiant du représentant du ministère de l’Education Nationale, l’accueil de la ville de Clermont-Ferrand était chaleureux et bienveillant. Dès les premières conférences plénières, entre Jacques LECOMTE prônant la psychologie positive et Christophe ANDRE nous régalant d’un diaporama amusant sur la psychologie du bonheur, le ton était donné : ë Vivre heureux ensemble à l’école  ». Bernard STIEGLER captait notre attention sur les risques d’une quête du bonheur à tous prix pour nos enfants avec la disparition de la frustration néfaste pour leurs développements.
L’intervention, le vendredi matin, de Maurice BERGER venait en contre point des conférences du jeudi. C’était un acte courageux de venir exposer ces expériences extrêmes avec des enfants très violents en proposant des solutions controversées : prévention précoce, pénalisation dès 11 ans…Lors des conférences simultanées, mes choix se sont portés sur des thèmes variés et à chaque fois très instructifs. J’ai particulièrement apprécié Raymond BENEVENT et sa ë temporalité folle de ë l’enfant bolide  »  ». En évoquant l’abolition de la durée dans notre époque informatisée, les adultes ne donnent plus de temps pour la croissance des enfants. Or, ë on ne tire pas sur une plante pour la faire pousser  », l’école est donc à contre-courant de la société puisqu’elle apprend un savoir être qui prend du temps.
Après cette journée enrichissante, la soirée festive à Vulcania a apporté une dose de magie et de fraternité : magie par le cadre, les animations et la retraite aux flambeaux dans l’antre d’un volcan reconstitué et fraternité par le repas appétissant et l’ambiance folk autour d’une ë bourrée  » jouée par un quatuor entraînant.
Enfin les dernières conférences du samedi se sont conclues par l’intervention de François MARTY au combien renarcissisante pour les psychologues que nous sommes ( et non des enseignants !) Son appel au devoir de désobéissance nous a ainsi rappelé que la lutte n’était pas terminée. Il suffit de voir ce qui est réservée à la défenseure des enfants pour se rendre compte que le chemin vers une éducation humanisante est encore loin et semé d’embûches. A nous d’être vigilants et combatifs pour que les élèves puissent bien vivre l’école.
ARRET SUR L’IMAGE DU CONGRES AFPEN A CLERMONT-FERRAND
Tout d’abord, contemplons le cadre géographique : la forme parfaite du sein nourricier qui apparaît à l’approche de la ville, nous donne à voir une Terre-Mère accueillante et fertile, dont les pulsions de colère se sont calmées voilà plusieurs millé-naires. Les roches dures et sombres, les coteaux verdoyants et sereins, les sources lumineuses et bienfaisantes sont là , comme autant de signes naturels ambivalents, oscillant entre des conditions propices à la vie et les menaces d’un danger que l’on dit endormi. La beauté des lieux nous renvoie inévitablement au destin de notre Planète qui demande, elle aussi, un peu plus de bientraitance – C.F. le film diffusé lors de la soirée Vulcania…
Ensuite, arrêtons-nous sur le Polydôme : cet immense matrice va générer un flux d’idées nouvelles qui galvanisent le public, rappeler l’importance des concepts éthiques qui fondent notre métier, et mettre en valeur toute thématique en rapport avec la construction de soi, du lien social et du rapport à la loi. Commence alors un hymne à la résilience entonné par la plupart des intervenants, qui va servir de trame au congrès, pour déboucher, entre autres, sur un appel à la résistance ( professionnelle ) de la part du dernier conférencier.
Le message implicite le plus prégnant semble être que nous autres, déviants du système éducatif ( parce que nous pensons / pansons ses effets sur autrui ), nous ne pouvons contribuer à la résilience de ses acteurs ( enfants-élèves, parents et enseignants ) que si notre propre cadre clinique est préservé . Cela va de notre espace de travail, place symbolique dans l’institution, à nos outils et techniques, en passant aussi par une prise de distance salutaire que, seule, permet l’analyse de la pratique.
Enfin, se produit l’acte de formation à la croisée des échanges verticaux orateurs-auditeurs et horizontaux entre les auditeurs, soit l’inter-formation. La qualité des nourritures spirituelles est alors à la hauteur du titre prometteur retenu pour l’événement. Les congrès précédents avaient déjà amorcé un net virage de notre discipline vers un engagement pour la cause du sujet. Cette fois-ci, cela en est devenu le leitmotiv principal - ce qui renforce son orientation humaniste.
A cela vont s’ajouter d’autres réjouissances plus ludiques et/ ou gourmandes, au cÅ“ur de l’Hôtel de Ville, sous ses lustres flamboyants, dans le ventre impressionnant du site Vulcania, ou encore dans les eaux parfumées et bouillonnantes de Royat ! Rien de mieux pour se ë renarcissiser  », que cette succession de contenants bienveillants !
A croire que l’équipe organisatrice est d’obédience ë winnicottienne  » ! Quand les 3 conditions sont réunies par tout substitut maternel, à savoir le ë handling  » ( les soins corporels et les attentions ), le ë holding  » ( l’étayage et le soutien moral ) et l’ ë object-presentling  » ( la mise en relation avec les objets du monde ), alors le petit d’homme peut se développer. Cette ë good enough mother  » ( mère suffisamment bonne ) n’a rien de tout-puissant, parce qu’elle laisse un espace de parole et de pensée à son enfant.
Voilà notre sentiment sur ce congrès. Aussi avons-nous à cÅ“ur de remercier tous nos collègues auvergnats, grandis par ce qu’ils ont organisé – tel un rituel initiatique qui leur permet de passer de la position de novices à celui de concepteurs de communication événementielle. Chapeau bas, les artistes ! Jennifer Turminel-Maniev
bonsoir,
Quelques mots pour dire que j’ai passé une journée de vendredi 25 septembre trés éclectique et enrichissante avec un peu de frustration ;
comme dans toute formation je dirai...
Intérêt pour "l’enfant trés violent", déçu par la rapidité sur "la phobie scolaire" mais vu le temps imparti, cela se devait être condensé.
L’exposé en anglais sur la psychologie aux Pays-Bas sans traduction m’a obligé à aller voir ailleur... chez "étincelle" qui ont proposé un discours intéressant et moins psychologisant... Ca oxygène les neurones !
La table ronde, inégale, a manqué d’échanges , c’est pourtant le but d’une table ronde ; "devenir son propre médiateur" m’a donné envie de pousser la réflexion plus loin au vu de la qualité du propos.
Celui sur l’Europe nous permet d’entrevoir un espoir pour le développement de la psychologie à l’échelle européénne mais il va falloir se prendre en charge !!!
Voilà , ce fut une journée bien remplie avec la vue du coucher de soleil sur les monts d’Auvergne le soir au retour en Corrèze...
Bravo aux organisateurs et à dans 2 ans ?...
Gilles DENECKER-Brive
Bonsoir Daniel
Comme je ( Bertrand Schaeffer 57) le disais lors de l’AG, il serait souhaitable dans les prochains congrès de permettre aux personnes présentes :
de poursuivre les débats qui sont trop courts et difficiles d’accès au grand nombre, dans des forum
d’organiser des ateliers de discussion avec des animateurs des plénières et intervenants d’une durée de 30 mn ? afin d’affiner les questions et les réponses et surtout de pro, de favoriser la libre expression de la pensée qui pourrait émerger suite aux puissantes "conférences"
En dehors de cette proposisitons comme toujours je souhaite remercier l’Equipe AFPEN 63 pour le choix très pertinents de certains intervenants ( Bénévent, Stiegler Favre , très réflexif
Par contre grosse déception pour LLorca et Turbe trop didactique
Bertrand Schaeffer