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  • Compte Rendu de l’entretien de l’AFPEN au ministère de l’Education Nationale  
    | par DEDEBAN François Psychologue scolaire, Landes |  4 mars 2011

     

    Je m’oppose à la masterisation, je suis minoritaire. Pour autant, cela ne signifie pas que j’ai tort. Je souhaite expliquer pourquoi je m’oppose et pourquoi je peux ne pas avoir tort.

    Dans les commentaires à l’issue des conclusions il est écrit que le débat est politique, que c’est un choix de société. Donc, c’est idéologique. L’idéologie dominante de notre gouvernement est d’utiliser une théorie néo libérale ultra minoritaire à droite avant les chocs pétroliers et devenue majoritaire et médiatique après les années 75. Cette théorie nait d’une idée très simple : les profits d’aujourd’hui feront les investissements de demain et feront les emplois d’après demain. Comment augmenter les profits ? En baissant les coûts du travail. Comment baisser les coûts du travail ? En remettant en cause les systèmes de protections sociales qui coûtent cher et en précarisant l’emploi afin de mettre en concurrence les salariés pour faire baisser le prix du travail. Dans ce cadre là , le système de protection sociale qui coûte cher est certes la sécurité sociale mais aussi les Services publics dont l’Education Nationale. Ainsi, on comprend mieux cette phrase célèbre de Ronald Reagan : "L’Etat n’est pas la solution, l’Etat est le problème", slogan appliqué par Mme Thatcher. Le problème est que les profits d’hier n’ont pas fait les investissements car ils étaient et sont toujours captés par la sphère financière au lieu de partir sur les investissements.

    Dans ce cadre là , pourquoi nos propositions sont-elles jugées cohérentes et raisonnables par nos dirigeants actuels ?

    La mastérisation de la profession de psychologue scolaire permet au gouvernement d’économiser la formation des psychologues scolaires. Elle correspond donc à une baisse du coût du Service Public d’Education (baisse du coût qui se traduirait par une baisse des prélèvements sociaux pour augmenter les profits). Que permet-elle encore ? De mettre en concurrence les diplômés qui seront plus nombreux que le nombre de places (il n’est pas question d’un numérus clausus) et ainsi faire pression pour une précarisation de la profession. Fiction ? Pas forcément si on examine la précarisation importante des psychologues dans les systèmes de soins (ouverture quart-temps par quart-temps des postes par la sécurité sociale sur les centres de soins type CMP, CMPP....)

    Une perte pour les futurs employés du service public d’Education.

    De quoi nous plaignons-nous ? Nous avons un vrai privilège aujourd’hui dans la profession d’enseignant : pouvoir évoluer et nous former à un métier différent en passant d’enseignant ordinaire à enseignant spécialisé, ou conseiller pédagogique, ou IEN ou chef d’établissement ou psychologue scolaire. Et cette formation, cette évolution se fait dans le travail, en percevant un salaire et en ayant notre employeur qui finance cette évolution. Or quel est le contexte réel aujourd’hui chez les autres professions ? Le déclassement. Le déclassement est le fait pour un employé à un certain niveau de salaire et de qualification de devoir baisser de niveau de qualification de l’emploi et de baisser son salaire. De manière la plus choquante c’est lorsqu’on propose aux salariés soit le chômage en France soit 400€ en Roumanie pour le même travail... Et nous avions, nous, une protection contre le déclassement et la chance inouïe dans le monde actuel de pouvoir avoir une formation professionnelle REMUNEREE permettant de changer de travail !!!! Nous voulons perdre cela ??? Ce n’est plus cracher dans la soupe, c’est vomir dans le caviar !!!!!!

    Qui pourra devenir psychologue scolaire ?

    Il n’y a pas si longtemps, devenir instit était un des moyens de promotion sociale. On n’avait pas les moyens de faire des études mais on avait la chance de n e pas être trop imbécile et on pouvait donc passer le concours pour rentrer à l’Ecole Normale. Puis est venu le temps des IUFM avec recrutement à Bac +3 et là , la sociologie de la profession a changée, la promotion sociale est devenue plus compliquée car la fac, c’est cher, tout le monde n’y a pas accès. Avec la mastérisation, ne pourront devenir enseignants que les personnes en capacité de financer 6 années d’études universitaires (on va être clément et accorder un redoublement en cursus universitaire qui n’est pas rare, vous en conviendrez). Profiter de cette aubaine pour demander un recrutement à Bac +5 des psychologues scolaires c’est accepter cette mastérisation du recrutement des enseignants là où une validation du DEPS comme master 2 était suffisante !!!

    Et les RASED dans tout ça ?

    Quand je relis (et croyez moi, je l’ai beaucoup relu) ce compte rendu, on prend acte de la mort des RASED. Quand je lis "évolution vers un statut spécifique et un corps unique de la maternelle à l’Université", je n’arrive pas à penser que nous souhaitions la création des RASED de la maternelle à l’Université avec les psychologues à l’intérieur. Il me semble que là , nous sortons des RASED. Or, si les RASED sont à améliorer, je ne pense pas raisonnablement que les RASED peuvent se résumer au corps des psychologues scolaires. Ce compte rendu témoigne du corporatisme énoooorme dont nous souffrons, c’est notre gangrène.

    Je remercie par ailleurs Cécile de sa réaction et je partage tout à fait son point de vue.

    Bref voici les raisons qui me poussent à m’indigner (c’est à la mode grace à Stéphane Hessel) contre la mastérisation. Je ne sais pas si vous le voyez mais l’AFPEN, sur le plan de la mastérisation est en train de tirer une balle dans le pied des futurs professeurs des écoles et des futurs psychologues scolaires parce que nous avons un peu oublié (un manque d’humilité ?) qu’avant d’être psychologue, nous sommes des employés, de bien petits employés et pas de graaaands psychologues avec un Titre et un diplôôôôôme.

    • Contre la mastérisation  
      | par Luc-Laurent Salvador |  11 mars 2011

      Je voudrais juste dire mon complet accord avec le commentaire de François Dedeban ainsi qu’avec un certain nombre de craintes exprimées dans les messages précédents quant aux possibles (probables ?) évolutions du statut.

      La mastérisation toute nue (sans les trois années d’expérience dans les classes) c’est la porte ouverte au n’importe quoi dont j’ai eu l’occasion de prendre connaissance dans un secteur où l’absence de psy sco avait amené l’administration à faire faire des vacations à des psys du privé. La méconnaissance de l’école des futurs masterisés pourrait bien être la source d’un gâchis généralisé. Il me semble qu’à défaut des trois ans d’expérience, une année de formation supplémentaire devrait être obligatoire pour l’attribution d’un DEPS enfin reconnu à sa juste valeur !

      Mais par pitié, que l’on fasse un audit et une refonte complète des formations au DEPS !

      Ceci permettrait de favoriser un recrutement EN (trois d’expériences dispensant d’une formation, ce serait moins coûteux pour l’Etat) et de la sorte le maintien dans l’E.N. serait mieux garanti.


  • Compte Rendu de l’entretien de l’AFPEN au ministère de l’Education Nationale  
    | par cécile, prof des écoles |  3 mars 2011

     

    Bonjour,
    je viens de lire votre compte-rendu et je suis un peu inquiète : qu’en est-il des professeurs des écoles titulaires de la licence de psychologie et qui souhaitent être psychologues scolaires via le DEPS ? Tous n’auront pas la possibilité de passer un master !
    Le fait d’avoir déjà enseigné durant plusieurs années, de connaître le fonctionnement d’une classe et de l’institution scolaire de l’intérieur me semblent être des spécificités fort appréciables du psycho scolaire telles que j’ai pu moi-même en faire l’expérience en tant qu’enseignante.


  • Compte Rendu de l’entretien de l’AFPEN au ministère de l’Education Nationale  
    22 février 2011

     

    Souhaits :
    - Validation des acquis de l’expérience facilitée et favorisée.
    - Formation continue incluant savoirs psychologiques de façon générale et spécifique à l’école.
    - Formation continue conçue de manière à permettre l’obtention de diplômes complémentaires.
    Luc D


  • Compte Rendu de l’entretien de l’AFPEN au ministère de l’Education Nationale  
    | par DELOIRE Luc |  22 février 2011

     

    Juste des questions parallèles et en partie égocentrées mais qui pour moi et peut-être d’autres peuvent avoir leur importance :
    - Validation des acquis de l’expérience.
    - Accès à une formation continue (savoir psychologique"général" et "spécifique" (s’il n’est plus besoin d’avoir été "professeur des écoles", il me semble qu’une formation complémentaire aux psychologues scolaires/de l’éducation nationale devrait être proposée pour les nouveaux arrivants comme pour les anciens.)
    - Que les "formés" puissent être "formateurs"et réciproquement.
    - Possibilité d’accès facilitée de tous (indépendamment des origines sociales) aux diplômes universitaires en direct et en continue (même si cela est davantage un enjeu social général, cela me semble pouvoir être une préoccupation de psychologues et notamment de ceux qui travaillent à l’école).
    - une question qui n’a pas de réponse précise (même s’il existe des missions, des circulaires que l’on peut ici ou là décliner en "charte" ou que sais-je encore... mais qui pourrait être constamment mise en débat : qu’attend-t-on d’un psycholoque à l’école ? au-delà d’un master2 mention psychologie.
    Luc D


  • Compte Rendu de l’entretien de l’AFPEN au ministère de l’Education Nationale  
    22 février 2011

     

    Cher Collègue, merci pour cette communication.

    Question : dans le cas où il y aurait un statut pour les psychologues du premier degré cela impliquerait-il pour les psychologues en poste, anciens enseignants, que nous perdions le bénéfice de notre ancienneté ?
    V.L.

    • Compte Rendu de l’entretien de l’AFPEN au ministère de l’Education Nationale  
      23 février 2011

      A priori non, car jusqu’à présent , ce qu’on appelle “clause du grand père†permettait que le nouveau statut ne pouvait mettre le fonctionnaire dans une situation inférieure à celle qu’il a quittée dans son statut précédent. Toutefois ce type de question fera nécessairement partie des discussions car les attaques répétées contre le droit du travail en général, le statut de la fonction publique en particulier ainsi que l’application de la nouvelle loi sur les retraites doivent nous rendre vigilants.
      Cordialement,


  • Compte Rendu de l’entretien de l’AFPEN au ministère de l’Education Nationale  
    21 février 2011

     

    Bonjour,

    Attention !
    IL faudra être vigilant concernant la masterisation de ne pas y perdre tout le reste,à savoir :
    - retour à un horaire de 35 heures,
    - plus de vacances scolaires (car non considéré comme enseignant) pour un salaire équivalent voire moindre, car actuellement plus de frais de déplacements (Ces frais sont un sujet important pour ceux qui ont plus de 12, 13 écoles.)
    Chaque fois qu’il y a eu un changement de statut, l’état a essayé de récupérer financièrement sur autre chose ( rappelez vous concernant le passage PE, les 15 ans pour avoir une retraite à 55 ans ) etc...
    Alors avec le contexte actuel d’autant plus.

    Bonne fin de vacances,
    Stella P.


  • Compte Rendu de l’entretien de l’AFPEN au ministère de l’Education Nationale  
    21 février 2011

     

    Cher(e)s ami(e)s,

    J’imagine que vous aurez lu avec intérêt le compte rendu de notre délégation au MEN.
    En tant qu’adhérent depuis 1970, j’ai pu participer ou assister à un certain nombre de rencontres de ce type. Sans vouloir jouer les rabat-joie je voudrais dire à nos adhérents : “Patience, restons optimistes comme nous le sommes depuis 40 ans, mais ne vendons pas la peau de l’ours...Attendons les faitsâ€
    Cordialement,

    Jean-Claude G.


  • Compte Rendu de l’entretien de l’AFPEN au ministère de l’Education Nationale  
    | par creixell |  20 février 2011

     

    Je viens juste de lire le CR de l’audience du 14/02, voici mes réactions et mes questions " à chaud" :

    1-On évoque pour les COP, un décret parti à la signature du conseil d’état ; peut-on en connaître le contenu ?

    2-Si la question d’un statut de psy 1er degré avec niveau master 2 est reprise par le MEN, la question de la reconnaissance DEPS = Master de psychologie reste tout autant d’actualité ! Vous allez me dire que la clause du grand-père existe....Mais il ne faut pas oublier que la reconnaissance européenne du diplôme (Espil) ne prend en compte que le master 2 et non le DEPS !

    3-Vous évoquez qu’un projet est engagé, que ses modalités sont encore mal connues et que vous aimeriez bien participer aux groupes de travail. Nous sommes en plein processus de changement.
    Ces modalités de travail sont essentielles, fondatrices de notre identité professionnelle, celles qui ont fait que nous avons choisi cette fonction.
    Elles vont inévitablement concerner notre façon de travailler, les secteurs, le temps de travail, les priorités de travail …..
    La situation est périlleuse, elle va engager notre avenir professionnel pour les 10 ans à venir !
    Je m’étonne donc que dans ce contexte, vous vous soyez montrés en phase sur une ë évolution des missions  » sans en connaître les prémices ; est-ce purement stratégique ?

    Nathalie Creixell/DD66

    • Compte Rendu de l’entretien de l’AFPEN au ministère de l’Education Nationale  
      | par a |  21 février 2011

      Merci pour ces questions et ces réactions qui permettront au Conseil d’administration d’en débattre.
      En ce qui concerne le décret pour les COP, le SNES a fait savoir qu’il n’a pas en sa possession la dernière version du texte parti à la signature et qu’il reste très vigilant.
      L’AFPEN a demandé à participer aux groupes de travail qui s’engageront , le cas échéant.
      Bien cordialement,
      pour le BN , Daniel T